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en russie communiste

sation, la musique, les voyages. Et il est permis de croire que l’existence sera plus agréable au sein de camarades de choix, que dans le cercle familial imposé où souvent, on n’a rien de commun que le nom.

La libération de la femme n’est pas complète dans la Russie révolutionnaire. Les hommes, pénétrés des préjugés millénaires tiennent le sexe féminin pour inférieur, et les femmes, en vertu du même préjugé, pensent qu’en effet, elles ne valent pas les hommes.

Mais l’égalité est dans la loi ; c’est déjà quelque chose ; la suppression du mariage, l’obligation du travail libérant la femme des chaînes familiales, fera le reste.

Peu à peu, des supériorités féminines se feront jour ; des femmes rendront de grands services et s’élèveront très haut dans la Société. Pendant longtemps, le nombre des personnalités féminines sera restreint, mais peu à peu, il s’élèvera avec la conscience que les femmes prendront de leur valeur.

Quelques années avant sa mort, Lafargue aurait dit, paraît-il : « Pourvu que la révolution ne commence pas par la Russie ! »

C’est par la Russie qu’elle a commencé. L’expérience du peuple russe servira au monde entier. En dépit de ses erreurs, de ses fautes même, le devoir de tous les esprits éclairés est de lui faire