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en russie communiste

Les révolutions politiques ne touchent que superficiellement les masses ; la résistance de celles-ci est donc faible relativement.

Qu’importe au paysan dans sa chaumière, à l’ouvrier des villes dans son pauvre logement que le palais du Gouvernement ait changé de propriétaire !

À vrai dire les changements de régime politique lorsqu’ils sont un peu profonds ne sont pas sans atteindre les masses. La grande Révolution Française alla jusqu’au village pour arracher le paysan à ses pratiques religieuses : de là le soulèvement de la Vendée.

Mais bien autrement profonde que notre première révolution est la Révolution russe. Essentiellement économique et sociale, elle ne prétendit à rien moins qu’à bouleverser de fond en comble la vie de chacun en modifiant le système de propriété.

Les hommes de notre grande Révolution n’avaient pour tout bagage que des idées générales assez vagues. Pénétrés de Rousseau et des encyclopédistes ils voulaient avant tout renverser la monarchie et établir une république renouvelée de l’antiquité classique. Les événements se succédèrent et ils furent portés par eux beaucoup plus qu’ils ne les dirigèrent : ils faisaient, comme nous dirions aujourd’hui, de la politique au jour le jour. Il faut arriver jusqu’à Robespierre pour trouver