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en russie communiste

Le chauffeur finit par se faire ouvrir la gare. Je donne la pièce à l’employé qui me laisse entrer ; cette fois c’est à Paris que je vais chercher mon fils.

Dans la salle d’attente il y a deux ouvriers et une famille. On a d’abord un regard étonné pour cette femme qui arrive à pareille heure. Je me rencogne dans un coin et feins de dormir ; il fait froid.

Enfin la gare s’éveille ; on forme le train. J’y monte : en route pour Paris.

Après une centaine de kilomètres j’éprouve un phénomène psychologique très bizarre. C’est comme un rideau qui se tire brusquement, il masque mon voyage qui est entré dans le passé. Je suis profondément triste.

J’arrive à Paris à midi. Dans le fiacre qui longe le boulevard Sébastopol qui traverse la Seine, je me sens comme dans un rêve. Je dois porter une attention particulière aux maisons pour me convaincre de leur réalité, car il me semble faire un songe dont je vais bientôt me réveiller dans mon lit de l’Hôtel « Lux ».