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en russie communiste

— Cette chambre est bien mauvaise, dis-je d’un air pincé à l’hôtelier ; je n’en veux pas. Et me tournant vers mon compagnon, je fais mécontente : « Allons-nous-en, Wilhelm ! »

Nous voilà à nouveau dans la rue ; heureusement un fiacre passe, nous sautons dedans.

L’homme qui voulait loger à côté de nous, me dit mon compagnon c’est le fileur du train.

— Diable !

Mon camarade est nerveux ; il presse le cocher ; il regarde à toute minute si nous ne sommes pas suivis et me dit d’en faire autant. Nous descendons devant une maison, il sonne, à la porte, du moins je le pense.

— Vous connaissez quelqu’un ici ?

— Mais non ; je fais semblant de sonner ; maintenant que le cocher est parti, je vais chercher une autre voiture ; restez-là avec les bagages.

Le camarade est parti depuis une demi-heure ; je pense que sans doute il est arrêté et je me demande ce que je vais faire avec ses lourds paniers. J’ai envie de planter tout là et de chercher pour mon compte un hôtel.

Enfin, Wilhelm, donnons-lui ce nom, arrive en fiacre. Nous chargeons les bagages et repartons ; il est une heure du matin, la ville est tranquille, nous commençons à nous rassurer.

Nous arrivons à un hôtel chic, mais pas très convenable. C’est moi qui parle à l’hôtelier ; je