Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
mon voyage aventureux

régime nouveau, il dit avec dédain « objets soviétiques » !

Il est de fait que les Soviets ne se sont pas ruinés en frais d’installation. Dans le riche salon où se tenait le Congrès, ils ont mis une misérable estrade en bois blanc recouverte de papier rouge. Cela fait un effet pitoyable ; l’impression d’éphémère que l’on ne peut pas ne pas avoir est pénible pour un communiste. Il est vrai que les bolcheviks ont bien d’autres chats à fouetter que de s’occuper de l’effet produit par leurs agencements sur les étrangers de passage.

Il y a dans le Kremlin de nombreuses chapelles qui datent des treizième, quatorzième et quinzième siècles. Certaines sont fort jolies. On restaure les peintures on dégage les œuvres d’art que les régimes passés avaient stupidement recouvertes de planches.

On n’accusera pas les bolcheviks d’avoir négligé l’art ; ils l’encouragent même trop, à certains égards. Le cubisme est, on le sait, tout à fait à l’honneur à Moscou. La liberté absolue laissée à l’imagination des artistes nous a valu jusqu’à des statues en ficelle !

Dans le vestibule d’un établissement soviétique, je tombe en arrêt devant une sorte de tobogan de fer qui tient le milieu de la salle et dont la hauteur, de cinq ou six mètres, atteint le plafond. Au centre du tobogan sont deux cubes d’inégale gran-