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mon voyage aventureux

Notre repas est composé d’une soupe au poisson, d’un plat de riz au lait ; pour dessert on a du fromage blanc avec du sucre. Tout est sain et bien préparé. Quant à l’inspectrice, elle savoure ce festin qui est une vraie aubaine pour elle. D’ailleurs, il y a vingt-quatre heures qu’elle n’a pas mangé.

Cette sympathique inspectrice a de l’ambition ; elle voudrait étudier à l’Université Zverloff pour devenir une propagandiste politique. Elle fait valoir son âge encore jeune ; vingt-neuf ans ; elle en paraît quarante. Les camarades la dissuadent ; elles lui disent qu’elle manque de la persévérance nécessaire et que l’étude l’ennuierait bientôt.

Le soir tombe, nous remontons en auto et partons. Nous arrivons bientôt à une rivière sur laquelle est un pont de planches à moitié pourries ; il faut descendre. Nous franchissons le pont et la voiture vide passe ensuite. Le Dieu des nonnes nous protège ; il n’y a pas d’accident.

En route, j’ai le plaisir d’assister à une séance d’application du système D. Sans prévenir, le chauffeur a stoppé ; au loin des paysans travaillent au milieu d’un champ ; il va les trouver. Pourquoi faire ? Nous allons le savoir tout de suite. Les paysans arrivent avec des sacs de pommes de terre ; ils en emplissent l’auto à tel point que nous ne savons plus où mettre nos jambes. En échange des pommes de terre, le chauffeur donne du naphte