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mon voyage aventureux

Elle veut à tout prix empêcher le communisme de s’organiser.

On dit Trotsky très éloquent, mon ignorance de la langue m’empêche de m’en rendre compte, je constate seulement qu’il parle avec beaucoup de chaleur.

J’assiste aussi au « Comité Exécutif des Soviets ». Il se tient dans une salle toute ronde d’un palais du Kremlin. Partout des drapeaux et des bannières rouges avec des inscriptions communistes. Devant chacune des nombreuses fenêtres, le buste ou le portrait d’un précurseur de la Révolution. Au fond de l’estrade de bois qui n’est pas encore achevée, un énorme buste en plâtre de Karl Marx.

Rien du protocole de nos assemblées parlementaires. Sur l’estrade le président, le camarade Kalénine, est en casquette, il fume la pipe. Beaucoup d’autres dignitaires fument la pipe également.

Pas de femmes sur l’estrade à part les dactylos qui vont et viennent, des papiers à la main.

Dans l’hémicycle, à gauche, je vois une vieille dame aux cheveux blancs ; Alexandra Kollontaï est debout auprès d’elle, dans une attitude pleine de respect. C’est Mme Lénine ; je la reconnais de suite, parce qu’on m’a dit qu’elle a une maladie dont le diagnostic est facile à faire.

Bientôt on fait sortir tous les invités, Mmes Lénine et Kollontaî sortent aussi ; il y a séance