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en russie communiste

vique n’a pas complètement rejeté le vieux préjugé du sexe.

Au Congrès International, je ne vois guère que Mme Kollontaï qui eut la parole ; car il ne faut pas compter les déléguées étrangères. Rien que des hommes sur l’estrade des quelques assemblées auxquelles j’ai pu assister ; les femmes sont dans le public et elles ne parlent pas. Dans les fonctions supérieures de l’État, peu ou pas de femmes, car il ne faut pas évidemment compter au nombre des conquêtes féministes, le fait que Mme Lénine et d’autres épouses de commissaires du peuple collaborent avec leur mari. Cela a existé de tous temps. La Russie ne refuse pas à la femme le droit de s’occuper des affaires publiques, comme le fait par exemple la France. Loin de lui refuser ce droit, elle lui en fait un devoir ; mais quand même la femme n’est pas tenue pour l’égale de l’homme ; on sent cela partout.

Les femmes acceptent en général passivement cette situation inférieure. Quelques-unes même refusent de la voir, par amour du communisme. Elles me citent les quelques femmes qui ont ou qui ont eu un emploi de grande responsabilité, afin de détruire l’impression qui s’impose à moi.

Certaines prétendent que l’absence de femmes dans les premiers emplois tient uniquement à ce que ces emplois exigent une haute science politique que les femmes ne possèdent pas. Cela doit