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en russie communiste

nisme de gauche réunit de plus en plus d’adhérents.

Pour le moment elle est spécialisée dans la propagande féminine qu’elle dirige. Elle a écrit un ouvrage sur la question sexuelle qui est tout à fait avancé : les femmes de l’entourage le trouvent même trop avancé, elles me conseillent de ne pas le propager en France.

Je pense, au contraire, qu’il serait bon de le propager ; il préconise la liberté sexuelle absolue avec, comme corollaire, l’avortement permis et l’élevage des enfants par l’État. Un seul point où je ne suis pas d’accord avec la leader communiste : elle fait une obligation morale de l’acte sexuel.

Le peu que je suis restée à Moscou m’a permis d’entrevoir ce que pourrait être une obligation morale dans une société communiste où l’individu ne compte pas. La contrainte légale a certainement beaucoup moins de force en société individualiste.

Aussi une pareille emprise de la communauté sur la vie intime de l’individu serait elle, à mon avis, odieux.

Dès qu’on met le pied dans les rues de Moscou, on s’aperçoit tout de suite que les femmes ont là plus de liberté qu’en aucun pays du monde. Les cheveux courts, qui m’ont suscité à moi-même autrefois tant de critiques, sont à Moscou, sinon en majorité, du moins dans une minorité très forte.

La coquetterie est assez rare. De-ci, de-là on voit quelques élégantes aux modes de Paris ; mais