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en russie communiste

une existence nouvelle plus haute et plus heureuse. Des milliers d’hommes et de femmes du peuple se sont ouverts à la lumière par l’effet de la Révolution.

Les musées pour la culture du prolétariat sont très bien conçus. Rien de commun avec les collections immenses de nos établissements scientifiques. Quelques chambres dont les murs sont tapissés de tableaux statistiques.

Dans les vitrines, des pièces anatomiques en cire. J’ai vu, ainsi, le développement de l’œuf humain depuis le spermatozoïde et l’ovule jusqu’à la naissance de l’enfant. Les pièces venaient d’Allemagne. Tout est disposé pour qu’en une heure un ouvrier ignorant puisse acquérir une teinture appréciable d’un groupe de sciences. Et il n’y a pas que des choses élémentaires ; j’ai vu les figures de la théorie de Ramon y Cajal sur le contact entre les éléments nerveux.

Chez nous les musées scientifiques servent peu à la culture des masses. On les ouvre le dimanche à cet effet, mais le peuple qui les visite de préférence lorsqu’il pleut n’en tire pas un grand profit intellectuel. Souvent les inscriptions désignant l’objet exposé sont en latin et lorsqu’elles sont en français elles ne disent pas grand’chose à qui n’est pas déjà initié.

À Moscou on ne va pas seul au musée ; on y va en groupe sous la conduite d’une personne qui se