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mon voyage aventureux

Elles cachent la nudité des planches avec des ouvrages de dentelle.

Nous visitons l’infirmerie. Une jeune fille, assise sur son lit, fait une lecture. Elle semble triste. Ma conductrice me dit que cette étudiante est allée au front, comme soldat, dans la dernière guerre elle y a contracté la tuberculose.

Nous regagnons la rue. Un homme vêtu d’une blouse russe en toile bleue, chaussé de hautes bottes, se dirige vers le bâtiment d’en face, il porte une théière en émail bleu dont le fond est tout noirci par la flamme. C’est, me dit la dame, le recteur de l’université. J’observe qu’ainsi, avec sa théière, il manque de prestige. Vous vous trompez, me dit l’ardente bolcheviste, il acquiert du prestige.

Évidemment. Au fond, je trouve que le recteur d’une université importante pourrait faire quelque chose de plus utile que d’aller recueillir avec beaucoup de perte de temps, les éléments de sa tasse de thé. Cependant, cette outrance dans la simplicité des habitudes n’est pas mauvaise au début d’une révolution. On saura bien et même plus tôt qu’il ne faudrait, adopter le décorum des anciennes classes dominantes.

Je retourne le soir à l’Université. Il y a un cours élémentaire de chant, je n’y reste que quelques minutes car je désire voir l’école de journalisme, beaucoup plus intéressante. Il y a nombreuse