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mon voyage aventureux

réunions. La Française qui m’annonce cela, me dit qu’elle n’a pas le temps de me servir d’interprète et que je dois en chercher une. » Je vous attends en bas pour vous conduire au local, tâcher de trouver quelqu’un », fait-elle. Après avoir essuyé deux ou trois refus, je finis par mettre la main sur une camarade de bonne volonté. Nous descendons, la Française est partie.

Je tente de voir Lénine. Impossible. La même barrière devant moi. Je constate avec peine que je verrais plus facilement M. Millerand que le chef de la République des Soviets. Évidemment, en temps de révolution un chef de l’État est un homme occupé, mais, tout de même, il ne doit pas se faire aussi inaccessible qu’un roi, Le chef de la Révolution russe aurait pu dire des choses utiles à une propagandiste active comme moi. Seul, il peut donner l’idée générale d’un mouvement que les camarades moins doués ne voient que par leur petit côté.

La République des Soviets fait un gros effort pour la culture du prolétariat. Les universités telles que celles dont j’ai parlé plus haut, périclitent : mais la vie qui les quitte s’en va animer un organisme né de la Révolution ; l’enseignement populaire.

Les universités populaires russes n’ont rien de commun avec celles qui ont fleuri chez nous au temps de l’affaire Dreyfus, si imparfaites qu’aient