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en russie communiste

de tramways, et on ne peut les utiliser qu’à certaines heures, d’ailleurs il faudrait connaître la ville pour pouvoir s’en servir.

Un délégué qui est parti m’a donné quelques adresses dont celle d’un secrétaire de ministre. J’y vais, partout on m’accueille froidement et on me fait des promesses qu’on ne tient pas. Je suis tout à fait découragée ; toutes mes peines, les dangers courus auront été vains ; je quitterai la Russie sans avoir rien vu qui vaille la peine.

Moscou est une ville très originale. Avec son Kremlin, ses innombrables chapelles à coupoles byzantines elle rappelle l’Orient. Au milieu de la place Rouge s’élève l’échafaud de pierre sur lequel on coupait la tête autrefois ; de là le nom de Place Rouge.

Partout des traces de la Révolution. Sur le boulevard, près de l’Arbat, une grande maison incendiée dont il ne reste que les murs noircis. À quelques pas de là, tout un pâté de maisons a été détruit par l’artillerie il n’en subsiste qu’un immense tas de pierres sous lequel il y a m’a-t-on dit plus de cent cadavres.

Partout des maisons rasées ; d’autres peu endommagées mais dont les murs sont criblés de balles, on a fusillé là. Souvent on rencontre des convois de prisonniers conduits à la manière primitive entre des soldats baïonnette au canon. De quoi sont coupables ces gens ? Contre-révolu-