Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99
en russie communiste

est une belle idée une bien pauvre petite chose ; j’ai déjà envie de retourner à Paris.

Allez au restaurant, me dit malicieusement un délégué ; c’est même la seule façon de ne pas tomber malade ; seulement n’en dites rien.

L’hôtel Luxe n’est pas trop mal tenu. Les chambres sont faites tous les jours, les escaliers balayés, les commodités nettoyées, ce qui ne les empêchent pas d’être fort sales dès le milieu de la journée. Depuis la guerre on ne fait pas de réparations et les russes sont en général très peu soigneux.

Une nuit je suis réveillée par un bruit soudain dans ma chambre. Quoi ? Serait-ce un membre de la W. Tchéka qui vient épier mon sommeil ? À Moscou dans un hôtel soviétique, on ne pense pas aux voleurs. Je tourne le bouton de l’électricité ; personne. Sans doute je rêvais, ou bien le bruit venait de la chambre à côté. J’éteins : le bruit recommence ; on remue les papiers dans ma corbeille de rebut. Je rallume, un énorme rat, gros comme un jeune chat, saute de la corbeille et se réfugie dans un trou, près du radiateur.

Sans avoir précisément peur, je suis gênée pour me rendormir : il doit avoir de grands besoins ce respectable spécimen de la gent ratière ; s’il allait prendre l’offensive et grimper sur mon lit.

Le lendemain j’utilise mon élémentaire connais-