nais ; tout l’Orient venu là à la lumière et à la liberté.
Le menu est plus que frugal : soupe très mauvaise presque toujours, ragoût fait de porc mal conservé, qui a le goût de viande corrompue, pain noir mangeable, thé à discrétion que l’on sucre avec un bonbon.
Il paraît que les ouvriers de Moscou accusent les habitants du « Luxe » de s’empiffrer aux dépens de la République des Soviets. Si j’étais le Gouvernement, comme on dit chez nous, je les inviterais à tour de rôle ; ils verraient ou plutôt ils mangeraient et n’auraient plus de préventions.
Juste retour des choses d’ici bas : les domestiques de l’hôtel mangent beaucoup mieux que nous. Lorsque je vais à la cuisine prendre de l’eau bouillante pour mon thé, j’envie leurs pommes de terre appétissantes, leurs choux bien cuisinés et les petits gâteaux qu’ils mettent à cuire dans le four.
Mon voyage que j’ai raconté à table, suscite l’étonnement. Tout le monde a voyagé commodément par le train, et on se demande comment il a pu m’arriver tant d’aventures. « Personne ne vous croira, me dit-on, si vous racontez cette histoire à Paris. » Heureusement, mes ex-fils, les Italiens, sont là, à la table des collaborateurs, et ils racontent, en la dramatisant plus encore, notre odyssée à tout le monde.
« Ce voyage, il est excellent, me dit un cama-