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maternité, pour ne pas être une servitude, ne doit pas lui être imposée. C’est à la femme seulement de décider si et quand elle veut être mère.

II

Les pratiques de la restriction volontaire des naissances sont, depuis longtemps, en usage courant dans les classes instruites et aisées. Si le riche a moins d’enfants que le pauvre, ce n’est ni parce qu’il est moins prolifique, ni parce qu’il s’abstient de rapports sexuels ; c’est par le seul effet de sa volonté.

Aujourd’hui, à la grande terreur des conservateurs, la limitation volontaire de la fécondité gagne le prolétariat. Les hommes de cette classe, moins énergiques que les riches, refusant, en général, de faire au moment voulu l’effort nécessaire pour ne pas rendre même leur épouse ; les néo-malthusiens ont inventé, pour la préservation féminine, toutes sortes d’appareils et de produits, dont il se fait un commerce important dans les milieux syndicalistes et anarchistes. Souvent, les moyens préconisés échouent ; les ouvrières les emploient mal ; la nécessité d’y recourir méthodiquement à chaque rapport sexuel leur est à