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traîné une existence misérable. Certes, on ne sait jamais ; tel qui naît malchanceux peut rencontrer des hasards plus heureux ; mais pour l’ordinaire, l’enfant né contre la volonté de ses progéniteurs, fils ou fille de la séduction, de l’adultère, de la misère a toutes les chances d’aller grossir les effectifs de la prison ou de l’hôpital.

En situation normale, tant qu’il n’y a pas péril certain et imminent pour un pays, la raison d’État n’est jamais une bonne raison. Avant tout, c’est l’individu qui est sacré, et du moment qu’il ne lèse pas les autres, sa liberté doit être entière ; il a le droit absolu de vivre à sa guise, de procréer ou de ne pas procréer.

En voulant, dans un intérêt national, mettre un frein aux libertés individuelles, on fait toujours plus de mal que de bien.

Docteur Madeleine Pelletier.