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la femme en lutte pour ses droits

Quant au féminisme elle en parlera peu ; et surtout elle n’en parlera pas hors de propos. Qu’elle s’attache avant tout à être un bon militant un membre dont l’opinion compte ; elle n’en acquerra par la suite que plus d’autorité pour défendre les revendications spéciales à son sexe. Il va de soi, néanmoins, que si le féminisme vient en discussion, elle doit le soutenir et de toute son énergie.

Sous aucun prétexte une féministe ne doit préférer le parti dans lequel elle est entrée au féminisme lui-même, car si elle sert le premier elle appartient au second et rien qu’à lui. Il est permis à une femme comme à tout individu d’être socialiste, républicaine ou monarchiste selon ses convictions, mais avant tout elle doit être féministe ; car dans la monarchie, la république ou le socialisme, elle ne comptera pas si l’égalité politique des sexes n’est pas réalisée.

Dans toute société politique on distingue toujours, comme au Parlement d’ailleurs, dont les organisations politiques ne sont que la reproduction en petit, trois tendances principales : la droite, la gauche et le centre, il faudra se rallier à l’une de ces tendances et pour cela on consultera ses convictions.