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« comtes » qui administraient les provinces, à titre de fonctionnaires du souverain, comme nos préfets actuels, profitent du désordre général pour se rendre indépendants, pour faire leur fonction héréditaire, pour se créer de petites souverainetés, et l’on a alors ce qu’on appela la féodalité, avec ses divers degrés ; le duc ou le comte au-dessus du seigneur, le seigneur au-dessus du peuple.

Un pareil ordre dans la société se fait-il régulièrement, tout d’un coup ? Non, certes. Il y faut le temps ; puis tout y est mélangé et confus et se classe lentement : les ducs ou comtes en guerres perpétuelles ; les seigneurs, toujours en révolte ; l’église catholique, empiétant sans cesse, dépouillée par violence et dépouillant par la ruse ; les vieilles habitudes romaines subsistant, pêle-mêle avec les nouvelles habitudes féodales qui s’établissent. À cette époque, et dans une société toujours en lutte, il n’y