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barbares, et encore grossiers et balourds, se trouvent à la fois devant des esprits fins et politiques et devant des plaisirs inconnus pour eux. Le magistrat ou l’évêque romain, pâle d’abord d’effroi, a bientôt pris sur eux l’ascendant naturel d’un esprit cultivé et subtil sur une âme simple et violente. L’évêque, avec le prestige des pompes et des splendeurs de culte, avec un petit miracle arrangé, et surtout avec l’aide des femmes, conduit le roi, et bientôt le peuple, à quitter ses vieux dieux féroces pour la religion chrétienne. Le spectacle des plaisirs fait une autre conversion. Les barbares se soûlent de jouissances nouvelles, ils se vautrent en furieux dans les voluptés qu’ils ne connaissent pas. Le vaincu domine le vainqueur ; mais le vainqueur fond comme cire dans une civilisation à laquelle il n’est pas préparé. En quelque temps la race est pourrie, énervée, impuissante.

Mais un flot nouveau de barbares, bat la