Page:Pelletan - Le Monde marche.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’heure continue de couler, la civilisation grandit encore et va chercher au Levant, sur la feuille de mûrier, une étoffe aérienne en quelque sorte, et répand sur elle l’inépuisable palette de l’aurore. Et la femme, jusqu’alors esclave, dompte le maître à son tour et exerce sur lui la séduction terrible de cette nouvelle beauté, née sous son doigt, née de son art, mystérieuse, harmonieuse, faite de plis et de couleurs, de frémissements et de parfums.

La liberté de la femme était à ce prix, ainsi que sa dignité. Autrefois, elle abandonnait son amour, elle le donnera désormais. Et aujourd’hui fère et libre, majestueuse et douce dans sa majesté, elle traîne aux vents tous les feux du prisme recueillis dans la soie de son écharpe.

Non-seulement le vêtement a retiré la femme de la promiscuité, mais encore l’homme lui-même, en marquant d’un signe différent chaque différence de fonction. Tel costume pour le prêtre, tel autre pour le magistrat, chacun a pu ainsi prendre son rang, sa place, du premier coup d’œil, sans désordre, sans tumulte, et traduire au soleil sur la personne la diversité harmonieuse de la hiérarchie.

Après le vêtement la maison : l’homme à deux enveloppes.

À l’origine, quand il vit au jour le jour, à la poursuite du gibier, il remise sous la hutte ou dans le creux du rocher, Bientôt il garde le troupeau, il file la laine, il la