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forces, par plus de sympathies, par plus de connaissances.

L’accroissement de vie, ainsi défini, voilà, j’ose le dire, la formule du progrès. Je crois l’avoir suffisamment justifiée ailleurs. Si votre obscur disciple, ô maître, avait jamais eu le droit de compter pour un grain de sable dans l’attention de la foule, la chance de cette vérité serait peut-être sa petite part en ce monde, son humble fleur au soleil sur la pente de son jardin. Je vous demande grâce pour elle, en toute humilité. Respectez le bien du pauvre, vous tous qui passez, et qui comptez autour de vous les fleurs par milliers pour encenser le matin votre réveil.

Enfin, ce qui est dit est dit. Le progrès est l’accroissement de vie. Je respire, donc je vis plus que toi qui végètes ; je marche, donc je vis plus que toi qui rampes ; je pense, donc je vis plus que toi qui engouffres coup sur coup la sensation au fond de ton cerveau, sans jamais pouvoir la résoudre en idée.

Si la formule est vraie, et, à moins de nier l’évidence, on ne saurait en nier une syllabe, l’histoire naturelle donne pleinement raison à la théorie du progrès.

Passons à la contre-partie, comme nous en avons pris l’engagement, et voyons si, réellement et en fait, l’humanité confirme la parole de la nature.

La seconde création est achevée, la terre est remise du travail de l’enfantement, émergée de l’eau, envelop-