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ser l’immensité. Car, au delà de l’espace atteint, il y aura toujours un autre espace en réserve : lequel ? précisément l’infini. L’infini enveloppe toujours le développement de l’univers.

L’indéfini implique donc l’idée de mouvement, non pas de mouvement au hasard, de mouvement pour le mouvement ; de flux et de reflux. Non. Chaque mouvement de l’être opéré dans la création par la loi de la création, a son pôle, son but ; or ce pôle, ce but, c’est Dieu, c’est l’infini. La vie universelle, émanée de Dieu et inspirée de Dieu, tend sans cesse à Dieu en vertu de son inspiration divine, et remonte sans cesse à lui par l’infatigable spirale et l’inépuisable circonvolution du progrès.

Le progrès constitue donc le lien vivant, le médiateur de l’être en particulier avec l’être des êtres, avec Dieu. Qui dit progrès dit mouvement en Dieu, mouvement indéfini par conséquent, puisqu’il a l’infini pour l’attirer toujours et reculer toujours à son approche. La vie universelle gravite donc indéfiniment vers l’infini, et ne pourrait cesser de graviter qu’autant que l’infini cesserait de l’attirer. Ainsi, reprocher au progrès d’être indéfini, c’est lui reprocher d’être ce qu’il est, ce qu’il doit être, un mouvement vers un but toujours en fuite, toujours poursuivi, jamais atteint. Mais ne vous y trompez pas ; quand nous parlons du progrès indéfini de l’homme, nous parlons de son progrès non-seulement sur cette terre, mais encore dans une autre existence,