Ainsi, progrès de la caste sur la promiscuité dans l’ignorance ; progrès de l’esclavage sur la caste, du servage sur l’esclavage, et du prolétariat sur le servage, voilà le mot écrit derrière nous sur toutes les bornes de l’histoire. Mais à quelle condition l’humanité a-t-elle pu réaliser ces progrès ? À la double condition de trouver sans cesse la somme du travail à faire, réduite par la somme du travail déjà fait dans le passé, et de substituer de plus en plus la machine au bras de l’homme dans la lutte de l’industrie avec la matière.
Or, travail accumulé, instrument de travail, tout cela porte un seul nom, le nom de capital, dans la langue de l’économie. Le capital va donc toujours croissant de minute en minute. Vous ne sauriez contester l’accroissement quant à l’instrument de travail. Car de tous les points de l’horizon la vapeur vous répondrait par l’immense tonnerre de son immense mugissement. Pourquoi le niez-vous quant au travail accumulé ? Niez donc auparavant le nombre de jours écoulés au sablier du Temps depuis l’heure lointaine où Velléda allait cueillir aux flambeaux le gui sacré dans les forêts druidiques de la Bretagne ! car chaque jour, à coup sûr, à dater de cette nuit lointaine engloutie dans le silence, de l’histoire, a déposé sa goutte de sueur humaine sur le territoire, et cette goutte revit dans l’œuvre ou dans le signe de l’œuvre.
Mais que fait au peuple en définitive l’augmentation de l’instrument de travail ou du travail accumulé ? nous