n’a ni les fonds, ni le public nécessaire, pour être sûre de quatre numéros ! Le 22 février, un membre propose « une manifestation pacifique ». « Combault, dit le procès-verbal, nie l’opportunité d’une telle manifestation où le peuple ne nous suivrait pas. » On voit que, durant cette période, l’association n’a qu’une pensée : dissimuler sa décadence. Elle ébauchait un plan de réorganisation quand l’insurrection éclata.
Il faut convenir qu’elle n’avait pas les moyens de préparer et de diriger une révolution. A-t-elle eu, du moins, dans la mesure de sa faiblesse, le désir d’y collaborer ? — Les documents suffisent à résoudre la question.
C’est le 1er mars qu’elle s’occupe pour la première fois du comité central, dont les débuts, pourtant, remontaient déjà à quinze jours. Dès lors, comme toujours dans la suite, le comité trouve dans l’Internationale, comme dans toute autre réunion d’ouvriers, des partisans et des adversaires ; la majorité reste neutre.
Les plus favorables au mouvement se bornent à dire, comme Varlin : « Allons au comité non pas, comme internationaux, mais comme gardes » ; et il ajoute : « Travaillons à nous emparer de l’esprit de cette Assemblée. » Il a mis son conseil en pratique, mais cet exemple n’a pas été suivi ; il figure presque seul, avec deux ou trois autres peut-être, sur les listes du comité : c’était peu pour s’en emparer. Tout ce que l’association décide, c’est de déléguer près du comité quatre membres, qui le renseigneront et n’auront aucun pouvoir.
Il faut croire que ses hésitations n’avaient pas cessé à la veille du mouvement, et qu’elle ne prévoyait pas