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Pour l’Internationale, comme pour le comité central, nous avons des documents authentiques ; ses procès-verbaux saisis par les troupes et remis au ministère de la justice, ont été publiés par la commission d’enquête ; ils n’étaient pas écrits pour le public ; un membre, Lacord, fait même observer, dans la séance du 26 janvier, combien il serait déplorable qu’ils fussent connus au dehors. On ne soupçonnera donc pas leur sincérité.

Eh bien, ce qu’on y lit à chaque ligne, c’est l’impuissance absolue de l’association. « Depuis le 4 Septembre, les événements ont dispersé l’Internationale, dit Frankel. Nous avons une force morale, sinon en province, au moins à Paris. La force matérielle nous manque, faute d’organisation. » Aveu d’autant plus significatif, que l’association craint de voir son véritable état connu. C’est à propos d’une phrase où il était question de cette faiblesse, que Lacord insistait sur la nécessité de tenir les procès-verbaux secrets. Un petit journal avait lancé ce canard ridicule que Malon et Tolain recevaient de l’Internationale 20, 000 fr. comme députés. « Il est avantageux, s’écrie Serailler, de laisser croire que nous sommes riches. » On peut donc avoir pleine confiance dans les membres de l’association, quand ils disent qu’elle est sans force et sans ressources.

Au reste, les faits confirment assez cette appréciation. Aux élections, pourtant radicales de Paris, l’Internationale avait proposé une liste, qui ne réunit qu’un chiffre de voix insignifiant. Au mois de janvier, elle cherche à avoir un organe spécial : « elle ne sait pas si son journal pourra paraître hebdomadairement pendant un mois sans interruption » (5 janvier). Elle