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prétexte de délégation, par quelques camarades : des mécontents réclament, se réunissent, les révoquent et les remplacent. Imagine-t-on un complot préparé au milieu de ce va-et-vient ?

Ainsi va le comité, lançant à tout hasard des ordres dont les porteurs sont souvent durement mis à la porte ; commandant des bataillons qui restent parfois fort tranquilles ; convoquant des réunions d’officiers qui avortent généralement, « pour des raisons, dit une fois le rapporteur, qu’il est inutile de citer » ; — obéi sur un point, méconnu ou dédaigné sur un autre, jusqu’au jour où, la troupe mise en mouvement pour reprendre les canons de Montmartre lève la crosse en l’air devant une cohue d’hommes, de femmes, d’enfants, et où il met hardiment la main sur le pouvoir vacant.

Est-il nécessaire de résumer les faits qui précèdent ? — Le comité central était assurément dans l’insurrection ; il la désirait sans doute : il ne l’a ni causée ni organisée. Loin d’avoir discipliné l’émotion tumultueuse et désordonnée de Paris, il en est lui-même un des symptômes les plus complets. Le juge a pu voir dans les membres du comité des accusés responsables du mouvement : aucun historien n’en cherchera jamais les causes réelles dans leurs desseins, dans leurs calculs et dans leurs actes.

Où donc, alors, les trouverons-nous ?