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les deux généraux de fantaisie. Mais le reste suffisait pour faire un beau chaos.

Deux de ces groupes seulement étaient formés d’hommes connus pour leur rôle dans les réunions publiques ou dans les troubles de l’empire : la délégation des vingt arrondissements et les défenseurs de la République. Les autres étaient presque entièrement composés d’inconnus. Aucun n’avait, dans la confusion universelle, d’autorité ni d’importance prépondérante. On peut en juger par divers incidents : Plusieurs fois, la population reconnût des officiers prussiens, en uniforme, visitant Paris en voiture : ils soulevaient une grosse colère ; on les arrêtait, on les menait au comité central. (Déposition du général Vinoy et des commissaires de police.) Quel comité central ? Une fois (27 février), c’est la délégation des vingt arrondissements. Une autre fois (13 mars), c’est le club de la Marseillaise. Ce qui a rapport aux canons de Montmartre est plus grave. Or, ils étaient gardés par un « comité central de l’arrondissement, et par la garde nationale du quartier » : ni l’un ni l’autre n’avaient aucun rapport avec le comité du Wauxhall.

Le comité central disparaît si bien, au milieu de tous ces rivaux, que le général Vinoy, qui, dans son journal tient un compte exact des clubs, associations, comités, etc., n’oublie justement que celui du Wauxhall, bien qu’il prît soin d’adresser ses communications aux feuilles publiques.

Ainsi les documents nous montrent, au lieu d’un comité obéi, centralisant les forces « révolutionnaires », un éparpillement, un désordre, une confusion complète. Trouve-t-on au moins, à Tivoli-Wauxhall, un