nouvelle révolution politique, suivie aussi d’une insurrection sociale noyée dans le sang.
A la République succèdent dix-huit ans d’Empire. Mais l’oppression de Bonaparte, périt à son tour dans une troisième révolution politique, que suit également une insurrection étouffée, — à quel prix, — on le sait.
Quel est l’intervalle, — toujours à peu près le même, — qui sépare les soulèvements populaires les uns des autres ? — Quinze, — vingt ans : le chiffre nécessaire, pour qu’une nouvelle génération se forme. Telle est l’impuissance des répressions : elles oublient les fils de leurs victimes.
La France est-elle condamnée à ces retours périodiques de désordres et de luttes intestines, qui finiraient par la tuer ? — Non assurément : les causes qui les ont amenées jusqu’ici sont aisées à apercevoir. Elles sont précisément dans ce système gouvernemental de résistance qui arrête violemment l’esprit de progrès, jusqu’au jour où il broie tumultueusement les obstacles qu’on lui oppose, et provoque par la violente soudaineté de ces allures, une réaction condamnée elle-même à préparer un nouveau soulèvement.
Ce fut le résultat le plus évident, obtenu par ces monarchies « conservatrices », qui ont rempli trois régimes, et par les Assemblées monarchistes qui ont gouverné nos deux Républiques. Pleines de la crainte de ces nouvelles couches sociales, comme on l’a dit, et incapables de se résigner au progrès que pouvait amener la liberté légale, elles ont créé ce détestable état de choses, où la grande multitude des citoyens, n’ayant rien à attendre de la légalité, se forge des