provenance ne croyaient assurément pas demander qu’on traitât avec un repaire de bêtes sauvages, ni avec une bande de brigands. Et la preuve que leur sentiment était partagé, c'est que l’effet électoral des événements de la Commune, dans les départements, se traduisit par un vote de condamnation contre l’Assemblée, et, dans beaucoup de cas, par l’élection des conciliateurs eux-mêmes.
On s’explique le chemin qu’ont fait, depuis, des erreurs que personne ne contredisait, et qui s’appuyaient sur l’autorité des meilleurs et des plus considérables, parmi les républicains restés autour de l’Assemblée, et ayant subi l’influence du milieu. En fouillant les documents de la Commune et les journaux du temps, j’en trouvais une preuve curieuse, dans le compte rendu fait au conseil municipal d’une grande ville par les délégués envoyés à Versailles et à Paris. Ces personnages, d’opinion fort modérée d’ailleurs, arrivaient avec cette idée, qu’il fallait mettre fin par toutes les concessions possibles à la guerre civile. Ils voulaient, en sortant de Versailles, aller prêcher la paix à Paris, où ils ne croyaient pas risquer leur vie. C’étaient les idées qu’ils apportaient de la province. Mais à Versailles, à quelques kilomètres des fortifications, des républicains très avancés leur apprirent que s’ils avaient le malheur de pénétrer dans la grande ville, déchirée par la lutte de trois pouvoirs insurrectionnels rivaux, ils n’en pourraient jamais sortir. — Je n’ai pas besoin de rappeler que ce péril était imaginaire, que l’anarchie très réelle de la Commune n’offrait pas ce spectacle de guerre civile intérieure, que tous les conciliateurs entrèrent et sortirent librement; qu’on un mot, ceux