L’étude qui suit, dont une partie a déjà paru dans le Rappel, est consacrée aux plus cruels malheurs de l’année terrible.
Il est singulier de constater que l’histoire de la Commune est une de celles qu’on connaît le moins. Cela s’explique par bien des motifs. Tout le monde a vu les événements ; mais tout le monde les a vus à travers ses passions, à une époque où les passions étaient exaspérées. Quand l’insurrection a été écrasée au milieu des incendies et des massacres, l’élan de la victoire et l’entraînement de l’horreur ont emporté toute discussion. Depuis, les dictatures de l’ordre moral et le sentiment de sagesse politique qui a fait comprendre au parti démocratique que tout devait être subordonné à la fondation du régime républicain, ont ajourné tout examen sérieux de la question, et laissé se répandre presque sans contestation, dans le public, les opinions de la première heure.
Ainsi s’explique la formation de ce que j’appellerai la légende de la Commune : légende où les faits se présentent à peu près ainsi :
Les chefs du parti révolutionnaire, jacobins et in-