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cin d’argent caché ; et portant sous sa blouse des billets de cent francs. D’ailleurs, l’un est mort en furieux, et l’autre en malheureux épouvanté.

Reste celui du Point-du-Jour.

Jusqu’à plus ample informé, il est difficile de décider si nous avons des détails sur deux ou sur trois faux Billioray fusillés.


VII

MONTMARTRE

J’ai laissé de côté, dans la journée de mardi, ce qu’elle eut de plus sanglant : la prise de Montmartre. Il est temps d’y venir. Dans les deux premiers jours, il y eut des exécutions partout : il n’y eut de massacre qu’à Montmartre. C’est là que la conquête de Paris commença à prendre le caractère de dévastation qu’elle garda les jours suivants.

Montmartre passait pour la place forte de la Commune. C’est là qu’on gardait les canons ; c’est là que le mouvement avait été victorieux sans combat, le 18 mars. La disposition des lieux faisait de Montmartre une citadelle que l’armée s’attendait à n’enlever qu’au prix des plus grands efforts. La citadelle se trouva toute grande ouverte.

La garde nationale de Montmartre avait été la plus éprouvée par la guerre civile. On se trompe beaucoup sur « l’armée » qui combattit pour la Commune, du côté de Neuilly et d’Issy, en avril et en mai. Cette prétendue armée n’avait qu’un très petit nombre de soldats : dix mille peut-être. Il fallait toujours se servir