« Le misérable ! Il est mort lâchement. Il se traînait à genoux. »
Les papiers trouvés sur lui prouvent que c’était un nommé Constant, mercier au Gros-Caillou, complètement étranger à la politique.
D’autre part, un officier de l’armée, qui, ayant été blessé à Metz, n’a pu prendre part à la prise de Paris, mais qui est arrivé peu après, et en a entendu raconter beaucoup d’épisodes à ses camarades, me fournit, au sujet de cette exécution, des détails curieux et dont l’authenticité ne me paraît pas douteuse.
Le faux Billioray avait été dénoncé à un capitaine de gendarmerie par trois femmes du Gros-Caillou à qui il ne voulait plus faire crédit.
Il y avait là un sous-lieutenant qui connaissait Billioray, et savait que l’homme qu’on allait fusiller n’avait aucun rapport avec le membre de la Commune.
Il n’osa pas ou ne voulut pas parler avant l’exécution.
Seulement, après, il dit à un général qui était là :
« Mon général, cet homme n’est pas Billioray. »
Les dénonciatrices avaient disparu.
« Je tiens ces faits, ajoute l’officier qui me les raconte, de la bouche du sous-lieutenant lui-même ; et comme je lui exprimais mon indignation pour son manque d’énergie il me répondit : « Que voulez-vous… C’était probablement un communard tout de même ! »
Maintenant, comment se reconnaître dans ces exécutions de divers Billioray : exécutions dont on semble avoir confondu les dates et les circonstances ?
Si pour cette dernière, la date du 26 mai est exacte, il ne peut s’agir ici de l’exécution annoncée par une correspondance du 23, et racontée par M. Garcin comme antérieure à celle de Millière. D’ailleurs, le mercier du Gros-Caillou ne pouvait être l’homme, parlant à M. Gar-