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avait été fusillé au Point-du-Jour. — On a peut-être dit qu’il avait été fusillé pour vous donner plus de sécurité.

— Oh ! c’est une infamie !… »

Je ne cherche pas à apprécier ce qui précède. Le lecteur jugera. Je note seulement qu’on connaissait à cette date une exécution de Billioray au Point-du-Jour, et que M. Garcin ne la niait pas. Il se bornait à dire : « C’est peut-être pour vous donner plus de sécurité. » Ce qui n’a pas de sens. L’exécution précédente (à l’École militaire) aurait suffi pour ce but singulier.

Revenons à la déposition :

« Il a chargé beaucoup les autres membres de la Commune, leur donnant toutes les responsabilités. Je lui répliquai : « Mais j’ai vu des pièces qui vous condamnent. Ce n’est pas la peine de nier. »

» C’était un misérable dans toute l’acception du mot ; chez lui, le côté moral était aussi affreux que possible.

» L’ordre était donné d’envoyer à Versailles les hommes de cette nature. »

Le prisonnier fut donc envoyé à Versailles.

Il résulte de ce qui précède qu’il y eut au moins deux exécutions de Billioray, la première à l’École militaire, le mardi 23, la seconde au Point-du-Jour, qui doit être du 25, d’après la date des journaux qui la racontent, et que les détails de ces deux exécutions se confondirent. On verra plus loin qu’il y en eut peut-être plus.

Maintenant, qu’est-ce que tous ces Billioray ?

Le véritable qui avait été, à ce qu’on prétend, un peu modèle, un peu peintre, s’était fait connaître dans le XVe arrondissement comme orateur de réunion publique. Il fut nommé membre de la Commune. Il faisait partie du comité de salut public lors de l’entrée des troupes. Ce qui ne l’empêcha pas de se cacher dès le lundi 22 mai.