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subir des interrogatoires à la suite des arrestations ?

» M. le capitaine Garcin. — Cela n’a pas été fait dans les autres corps d’armée.

» M. de la Roche-Thulon. — M. la Tour du Pin en a été chargé pour le premier corps.

» M. le capitaine Garcin. — Oui, M. la Tour du Pin pourrait vous donner des renseignements très précis. »

Ainsi, il y avait à l’École militaire, un officier d’état-major chargé pour son corps d’une mission spéciale (un autre était chargé de la même mission pour un autre corps), en rapport direct avec le commandant en chef, recevant les prisonniers, les interrogeant, et donnant l’ordre de les exécuter ; la même déposition nous en fournit un exemple instructif : l’exécution du prétendu Billioray.

Voici le passage de l’enquête qui le concerne (Enquête parlementaire. Dépositions des témoins, t. Il, p. 240) :

« M. le vicomte de Meaux. Est-ce qu’on n’a fusillé que Millière et Tony Moilin ?

» M. le capitaine Garcin. — Billioray a été fusillé le premier, puis Millière et Tony Moilin. »

Le capitaine Garcin ne précise pas la date de l’exécution. Mais il nous donne déjà un premier renseignement : Billioray est mort avant Millière. Les journaux, dans la confusion des nouvelles défigurées ou démarquées qui les remplissaient alors, donnent des dates différentes ; quelques-uns reportent l’exécution au 26 (vendredi), ce qui est contraire à l’indication de M. Garcin. D’autre part, je lis dans une correspondance adressée au journal la France, et datée du mardi 23 mai, 7 heures du soir : « Je ne puis absolument rien vous dire des membres de la Commune, sauf en ce qui concerne le citoyen Billioray, pris et fusillé à Grenelle, il