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ment affecté à ces sanglantes destinations dès le premier jour de la bataille dans Paris, c’est-à-dire dès le lundi 22.

Le rédacteur du Grand Dictionnaire Larousse, que j’ai déjà cité, parle en témoin oculaire des convois de prisonniers dirigés sur l’École militaire. Et ces prisonniers ne sont pas des combattants ; ils portent le costume civil : ils sont mêlés de femmes. Voici ce que je lis (Grand Dictionnaire Larousse. Supplément, p. 584) :

« À chaque instant, dès le mardi 23, une bande de malheureux prisonniers, ouvriers en blouse, individus à paletot plus ou moins élégant, femmes jeunes ou vieilles, descendaient le boulevard de Vaugirard, escortés par des soldats, et étaient dirigés sur l’École militaire. Là, qu’en faisait-on ? Que de bruits sinistres se répandaient discrètement à cet égard ! Mais aussi quel degré de confiance leur accorder ! »

On a vu par les citations qui précèdent que ces bruits n’étaient pas dénués de fondement.

La fameuse déposition du capitaine Garcin dans l’enquête du 18 mars (t. II) révèle ce qui se passait à l’École militaire.

Le capitaine Garcin commence en disant : « J’ai été chargé de recueillir des renseignements relatifs à l’insurrection, je transmettais le bulletin au maréchal. »

Le capitaine Garcin était attaché au corps de Cissey, avec lequel il passa de l’École militaire au Luxembourg.

Il était si bien attaché à M. de Cissey, qu’avant qu’il ne déposât, le général lui a fait des recommandations sur les faits qu’il devait mentionner (p. 237).

Enfin, le passage suivant donne une idée précise du rôle qu’il jouait :

« M. le président. — Pourriez-vous nous indiquer des officiers qui, comme vous, auraient été chargés de faire