Page:Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/400

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tières provisoires pour ne pas effrayer la population, et on a placé à côté des sentinelles avec des consignes très rigoureuses.

« Depuis aujourd’hui l’incinération de ces charniers est commencée. Voici comment on opère : on dégage, aux deux extrémités basses, des issues, et à la partie supérieure on crée des orifices qui servent de cheminées. La ventilation ainsi mise en activité, on répand des matières incendiaires et désinfectantes, comme le goudron, on met le feu, et l’incinération marche très rapidement. Le chlore et l’acide phénique sont répandus ensuite. Ce sont les soldats qui surveillent la manœuvre et qui éloignent les curieux. »

On inhuma aussi :

1o Près des anciennes carrières d’Amérique. Je sais de bonne source qu’on jeta 885 corps dans une partie, et 87 dans l’autre ;

2o Aux carrières même, comme le prouve l’extrait suivant d’une séance du conseil municipal de Paris, du lundi 29 janvier :

« M. Allain-Targé fait connaître au conseil un fait regrettable. Au mois de mai dernier, plusieurs centaines de fédérés ont été fusillés dans les carrières d’Amérique, où leurs cadavres ont été enterrés à la hâte. Dès le mois de juin, la chaleur avait développé sur ce point des émanations insalubres.

» Depuis lors, les terres ont été emportées par les pluies, et les cadavres paraissent à la surface du sol. Ce fait a été signalé au préfet de police, mais la direction des travaux ne l’a pas encore fait cesser. Il en résulte que beaucoup de curieux se portent sur ce point, ce qui donne lieu à une agitation fâcheuse dans le XIXe arrondissement.

» Le préfet de la Seine répond qu’il a donné des