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cette chose qu’on appelle M. Gustave Courbet ? Sous quelle cloche, à l’aide de quel fumier, par suite de quelle mixture de vin, de bière, de mucus corrosif et d’œdème flatulent a pu pousser cette courge sonore et poilue, ce ventre esthétique, incarnation du moi imbécile ou impuissant. »

Je doute qu’il y ait dans l’histoire de notre langue un plus bel exemple de galimatias triple. Le « moi impuissant » est joli. Devant la postérité lequel pèsera le plus, de l’auteur de la Dame aux Camélias ou de l’auteur du Sonneur de trompe et de la Remise des chevreuils ? S’il y a impuissance, où est-elle ? Peu m’importe. Je ne veux savoir qu’une chose : c’est que c’est d’un accusé politique que M. Dumas fils parlait ainsi.

Voyons la suite :

« Et ses pareils aux formes différentes sont par milliers dans cette zoologie de révolutionnaires, depuis le mignon changé en cocotte, comme Grousset, jusqu’au paillasse à queue rouge comme Pipe-en-Bois. »

Encore deux accusés, dont le dernier était tout à fait étranger aux actes de la Commune et n’y avait fait qu’un service de voirie.

Il reste un trait plus odieux ; après avoir parlé des « communeux », l’auteur ajoute :

« Nous ne dirons rien de leurs femelles, par respect pour les femmes à qui elles ressemblent quand elles sont mortes. »

Cela était écrit devant des milliers de cadavres de femmes fusillées.

C’est le caractère historique de cette période (caractère qui la fait ressembler à la restauration anglaise), que la sanguinaire morale de la répression y est prêchée par les fournisseurs de plaisir du Paris impérial. Ce sont les journalistes du boulevard, les chroniqueurs du Figaro