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Ne croyez pas qu’il y eût là une simple méprise : d’autres journaux reproduisirent cette liste, notamment le Paris-Journal ; et voici comment il dénonçait nommément MM. Ranc et Ulysse Parent (celui-ci étant arrêté).

« On se souvient que ce prudent patriote (M. Parent) a donné sa démission de membre de la Commune en même temps que son ami Ranc : mais ces deux hommes n’en ont pas moins joué un rôle très actif, paraît-il, dans l’épouvantable tragédie à laquelle nous venons d’assister. »

Mais ce n’est pas assez : M. Chéron, républicain modéré, nommé avec MM. Méline et Tirard, comme eux ayant refusé de siéger dès la première minute, réclame contre la façon dont la liste mêle son nom à celui des membres de la Commune. Paris-Journal répond à sa lettre de réclamation :

« Aujourd’hui ils maudissent la Commune comme tout le monde ; parbleu ! mais il ne fallait pas commencer par la bercer sur vos genoux municipaux. »

Je n’en finirais pas si je citais toutes les dénonciations. Le Soir, de M. Pessard, signalait notamment, comme complices de la Commune, des délégués envoyés par les républicains de Toulon à Paris, et arrivés au moment de l’entrée des troupes. L’Opinion nationale citait les numéros des bataillons qui avaient, d’après elle, mis le feu à l’Hôtel-de-Ville (187e, 57e, 156e, 178e, 184e) ; et cela au moment où, dans Paris, sur le plus léger soupçon, un homme était accusé d’incendie et fusillé : un numéro sur un képi devenait une condamnation à mort. Mais c’était surtout contre leurs confrères de la presse que les dénonciateurs étaient féroces.

Un rédacteur du Paris-Journal voit passer M. Charles Quentin, le directeur actuel de l’Assistance publique,