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» Les membres de la Commune, les chefs de l’insurrection, les membres des comités, cours martiales et tribunaux révolutionnaires, les généraux et officiers étrangers, les déserteurs, les assassins de Montmartre, de la Roquette et Mazas, les pétroleurs et pétroleuses, les repris de justice, doivent être passés par les armes.

» La loi martiale devra s’appliquer dans toute sa rigueur aux journalistes qui ont mis la torche et le chassepot aux mains de fanatiques imbéciles… Tout individu ayant subi des condamnations, tous les gardes nationaux convaincus d’avoir joué un rôle actif dans l’insurrection, seront déportés dans une colonie pénitentiaire…

» Et tout ouvrier n’ayant pas deux ans de domicile et ne justifiant pas d’un travail régulier (c’est-à-dire chez un patron répondant de lui), sera renvoyé dans son département. »

C’est après le massacre de Mai que le Figaro demandait ce nouveau massacre des membres de la Commune, des membres des comités, des journalistes, etc.

Encore du sang !… C’était ce dont Paris avait besoin. Et puis il fallait encore autre chose que le Figaro indiquait dans le même numéro : c’était un moyen de relever Paris après les incendies. « Ce moyen n’est autre chose, dit le vertueux journal, que le rétablissement des jeux, comme il y en a en Allemagne, et des loteries, comme il y en a dans tous les pays. »

Abattoir et tripot !… Brescia et Monaco à la fois ! M. Bénazet se glissant derrière M. de Gallifet… C’est complet, n’est-ce pas ? Et l’on reconnaît bien le journal aux presses bénites, à cette idée de refaire Paris par le massacre et la roulette.

On ne se bornait pas à ces généralités. L’extension du massacre, qui s’accrut de jour en jour, ne s’expliquerait pas sans les huées qui accompagnaient les fusillades,