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déjà d’installer les jeux de Monaco sur les ruines de l’Hôtel-de-Ville. Un journal, pourtant fort conservateur, le Journal de Paris de M. Hervé, flétrit en des termes énergiques le tapage du monde viveur, et rappelle à ce sujet un passage de Tacite ; c’est qu’en effet, c’était, derrière l’armée, le Bas-Empire qui rentrait.

Le 2 juin, le Gaulois faisait cette réflexion naïve :

« Aux premières heures de l’entrée des troupes dans Paris, nous avons assisté, de la part des habitants, à une sorte d’explosion de joie… Mais, nous sommes obligés de le constater, ce mouvement n’a pas continué… Paris, qui a été si longtemps soldat, s’indigne d’être traité en révolté ; il lui semble que la répression aurait dû s’arrêter au jour où l’insurrection était vaincue ; et il n’a pas pour ceux qui viennent de l’arracher au plus honteux des esclavages, la reconnaissance que la France serait en droit d’attendre de lui. »

Comme le remarque judicieusement le Gaulois, Paris manquait de reconnaissance et ne se trouvait pas délivré. Assurément, dans la dernière période, la Commune avait perdu des partisans.

Beaucoup de gens lui en voulaient notamment de ses perquisitions ; on en était délivré, pour subir d’autres perquisitions, reproduites deux fois, à la prise du quartier, et en juin, — et ce n’étaient plus des perquisitions isolées, rares, — on fouillait méthodiquement toutes les maisons.

On en voulait aussi à la Commune, avant l’entrée des troupes, de ses arrestations vexatoires, qui firent un certain nombre de prisonniers. On en était délivré, pour avoir d’autres arrestations qui firent quarante mille captifs.

On avait trouvé insupportable sous la Commune l’obligation de ne pouvoir sortir de Paris qu’avec un