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Israélites, le cœur se serre lorsqu’on passe à côté des grandes fosses où les insurgés ont jeté pêle-mêle les cent quarante-huit victimes qu’ils avaient assassinées. »

On croirait que le Gaulois, devenu communard, a mis sur le compte de l’armée le massacre fait par les fédérés, si son dire n’était confirmé par les autres journaux, notamment par la Pall Mall Gazette du 1 juin :

« Je me suis transporté hier à la Roquette où cent quarante-huit fédérés venaient d’être exécutés après avoir été extraits des prisons de la Roquette. »

Le Siècle (cité par le Temps du 1 juin) dit de son côté :

« Les dernières exécutions sommaires ont eu lieu lundi à trois heures de l’après-midi, au Père-Lachaise, près de la fosse commune. Le nombre des coupables a été considérable. »

Enfin, l’Opinion nationale du 16 juin dit :

« Nous n’avons pas voulu quitter le Père-Lachaise sans saluer d’un regard de compassion chrétienne les tranchées profondes où ont été ensevelis pêle-mêle les insurgés pris les armes à la main et ceux qui n’ont pas voulu se rendre.

» Rectifions, en passant, les bruits exagérés qui ont couru au sujet des exécutions faites, soit au Père-Lachaise, soit aux environs.

» Il résulte de renseignements certains, nous oserons presque dire officiels, qu’il n’y a eu d’enterrés dans ce cimetière que, — fusillés ou tués en combattant, — en tout seize cents. »

On a beaucoup parlé d’exécutions à la mitrailleuse. Ces exécutions ont été traitées de légendes. Il est certain que la rumeur populaire en a placé à certains endroits où il n’y en eut pas. On a beaucoup dit, par exemple, que la boucherie de la caserne Lobau se faisait avec des