Fait démenti deux fois, et par le témoignage des pompiers survivants, et mieux encore par leur impunité.
Ce faux témoignage, qui n’avait d’autre effet que de faire refuser à la veuve la pension à laquelle elle avait droit, ne porta pas bonheur au capitaine. Le souvenir de ses victimes l’obsédait… quelques temps après, il était à la maison des fous, à Charenton.
LII
BELLEVILLE, LA VILLETTE, ETC.
Rien, même dans la semaine de Mai, n’est comparable à la destruction, à l’extermination de Belleville.
On sait que le maréchal de Mac-Mahon, dans une proclamation officielle, avait menacé les habitants de Belleville et des quartiers limitrophes de tirer à boulets rouges, s’ils ne se rendaient pas : invitation d’autant plus dérisoire, qu’ils auraient été fusillés s’ils s’étaient rendus. Le commandant en chef fit comme il avait dit.
On lit dans le Siècle du 28 mai :
« Le maréchal de Mac-Mahon a exécuté sa promesse contre Belleville. Toute la nuit on a tiré à boulets rouges sur le quartier : un grand nombre de maisons sont en flammes. »
On lit dans le même journal :
« Le général Ladmirault vient de s’emparer des buttes Chaumont et des hauteurs de Belleville.
» Les troupes exaspérées n’ont pas fait de prisonniers. »