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Ai-je besoin de faire remarquer au lecteur ce que pouvait être cette révolte dans un train en marche ? Toute évasion était impossible. Mais les malheureux étouffaient et n’y tenaient plus.

Les agents descendirent et tirèrent cinquante coups de revolver à travers les trous à air.

Maintenant, revenons à Paris.


XLIX

LA FIN DU COMBAT

Le lecteur se souvient peut-être que nous avons abandonné l’armée au moment où elle s’emparait de la rive gauche, de l’Hôtel-de-Ville, des boulevards, de la gare du Nord. À ce moment, c’est-à-dire le jeudi, nous avons quitté le combat, nous avons laissé le massacre se continuer sur la ligne de bataille, pour étudier l’autre massacre, celui qui se faisait dans les quartiers déjà conquis, sur la route de Versailles, à Satory même.

Maintenant, il faut achever la prise de Paris.

Ce qui restait à conquérir, c’était, autant que Montmartre, la citadelle de la Commune : c’était Belleville, Bercy, le XIe arrondissement, toute cette partie de Paris que domine la hauteur du Père-Lachaise, et dont la Seine et le canal complétaient les fortifications. La surprise de Montmartre était impossible ici. Les derniers défenseurs de la Commune, les désespérés pourchassés de barricade en barricade, les hommes qui savaient dorénavant ce qu’ils avaient à attendre de l’armée légale avaient été lentement enserrés, comprimés dans ce dernier refuge. Les fédérés, épars les premiers jours,