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» Un des hommes employés à cette besogne m’a fourni quelques renseignements que je veux croire exagérés. Il m’a dit qu’à la caserne Napoléon, depuis la dernière nuit, cinq cents personnes ont été exécutées, et que la cour est remplie de sang et de cadavres. Pour entraîner les prisonniers à marcher sans faire résistance, on leur dit qu’ils vont à Versailles, et c’est seulement quand ils arrivent sur le lieu d’exécution et voient le sang et les cadavres, qu’ils s’aperçoivent que leur dernière heure est arrivée. Parmi eux, il y a invariablement des femmes et des enfants qui pleurent et demandent grâce : mais tous sont poussés en avant et immédiatement massacrés. »

M. Maxime Ducamp prétend, t. II, pièces justificatives, que, dans les trois squares des Batignolles, du Temple et Saint-Jacques réunis, on n’a enterré en tout que soixante-deux cadavres.

M. Maxime Ducamp tient ce renseignement de la police.


XXXVII

LE CHÂTELET (MADAME TINAYRE)

La France du 30 mars 1880 a reçu la lettre suivante, adressée à son directeur M. Émile de Girardin :

« Monsieur,

» On n’a jamais fait en vain un appel à votre esprit de justice ; voilà pourquoi je m’adresse à vous pour porter à la connaissance du public et surtout à celle des employés de l’Assistance judiciaire, des faits qu’ils auraient eu besoin de connaître, avant d’ajourner ma demande