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On fusillait dans le jardin ou en face de la rue de Tournon. Il y eut, je crois, des cadavres ensevelis dans le jardin même. La plupart étaient portés au cimetière Montparnasse, où s’ouvrirent alors d’énormes et hideuses fosses communes.

J’ai entre les mains une liste de trente et un habitants du XIVe arrondissement, fusillés en divers endroits :

J’y trouve les noms suivants pour le Luxembourg :

Térot père, rue Sainte-Alice, 21 (le fils a été fusillé boulevard Saint-Jacques).

Birck, rue de la Procession prolongée, 22 (106e bataillon).

Chapon, rue du Maine, 7 (217e).

Charbonneau, rue Henrion-de-Pancey, 29 (106e).

Beck, rue de Celse, 81 (217e).

Cointel, rue de la Voie-Verte (202e).

Ces exécutions sont faites du 24 au 27.


XXXII

LE LUXEMBOURG — TONY-MOILIN

C’est au Luxembourg, comme je l’ai dit, que le docteur Tony-Moilin fut condamné à mort. C’est la victime la plus connue de la cour prévôtale. Sa mort a été racontée souvent. Le capitaine Garcin, dans sa déposition, en a parlé avec la brutalité qui lui est habituelle. Près d’un an plus tard, la République française, qui essayait alors, avec les précautions nécessitées par l’état de siège, d’indiquer quelques traits du tableau que je trace aujourd’hui (elle a raconté notamment la mort de Millière, l’affaire de l’ambulance Saint-Sulpice, etc.), la Répu-