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Et le correspondant ajoute en post-scriptum :

« Deux décharges de mousqueterie retentissent au parc Monceau, où les pompiers venaient d’être conduits : dans ces circonstances ce feu de peloton a une fatale signification. »

Je lis dans les dépêches Reuter publiées par le Times du 30 avec la date du dimanche 28, qu’on exécute au Champ-de-Mars, au parc Monceau, puis à l’Hôtel-de-Ville. Et la dépêche ajoute :

« Des fournées de cinquante et de cent individus sont fusillées à la fois. »

Ce sont les « rares prisonniers » indiqués par la Patrie.

Voilà donc au moins sept jours de massacre à peu près continus (du lundi 22, au dimanche 28), — dans le tranquille quartier des Champs-Elysées, — au parc Monceau.

Le spectacle de cet abattoir était hideux. C’est dans les massifs qu’on exécutait. Il y avait des cadavres partout. Je tiens du correspondant du Daily News, M. Crawford, un détail qui donne l’idée de l’épouvantable tuerie du parc Monceau. M. Crawford a un appartement en face du parc. Pendant la répression, il habitait Versailles : mais quand il revint, il trouva sa maison infestée, pour de longs mois, de mouches de cimetière.


XXIX

L’ÉCOLE MILITAIRE

On sait que l’École militaire fut, dès le début, comme le parc Monceau, un centre d’exécutions. Quand l’armée