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pour la caserne du Prince-Eugène ; elle y court et voit les trois cadavres.

À l’ambassade d’Autriche. — La Liberté nous apprend qu’il y avait là une cour martiale. Il est vrai que, dans son numéro du 5, ce journal crut devoir faire une rectification pour affirmer que les cours martiales n’ordonnaient aucune fusillade.

« De nouveaux renseignements modifient sur certains points les détails que nous avions donnés dans le numéro de la Liberté d’avant-hier sur le fonctionnement des cours martiales, et notamment à l’ambassade d’Autriche, rue de Grenelle-Saint-Germain.

» Ces conseils ont pour but d’opérer un premier triage afin de ne pas prolonger la captivité de ceux qui après l’interrogatoire sont reconnus innocents.

» Aucune condamnation n’est prononcée contre les autres, et aucune exécution n’a lieu par conséquent. »

Cette rectification s’appliquant aux cours martiales, c’est-à-dire au Châtelet, au Luxembourg, au Collège de France comme à l’ambassade d’Autriche, est une des choses les plus hardies qu’on ait écrites alors.

On fusillait encore à la Bourse. On lit dans le Français, pour la journée du 25 :

« C’est à la Bourse qu’a eu lieu le plus grand nombre d’exécutions des insurgés pris les armes à la main. On attachait aux grilles ceux qui voulaient résister. »

On fusillait aussi à la caserne des municipaux, à côté de la mairie de la Banque. Quand M. Ulysse Parent, aujourd’hui membre du conseil municipal, fut arrêté pour la première fois le jeudi 25 (c’est de lui que je tiens ces détails), il fut conduit à la mairie de la Banque, où il fut interrogé par le colonel Quevauvilliers. Après (quelques questions, celui-ci dit : « On va examiner votre cas à côté. » Et il l’envoya à la caserne.