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(Petit Moniteur du 28 mai) ; à l’angle de la rue Saint-Denis (Constitution, du 27 mai) ; il meurt avec une lâcheté incroyable à l’École militaire (Bien public du 27 mai). Il faut citer ce dernier récit.

« Le citoyen Vallès, l’homme aux moyens chimiques, a été vraiment lâche. Conduit aussi à l’École militaire et placé contre un mur, il se jetait à genoux, criait grâce, se désolant de quitter la vie, se traînant de frayeur la face contre terre : on a dû le fusiller ainsi… »

Peut-on songer sans un serrement de cœur au malheureux dont la mort est décrite en ces termes ?

Mais ce n’était pas assez de mourir dans une cave, rue Saint-Denis, près du Châtelet, à l’École militaire. M. Jules Vallès a encore été fusillé rue des Prêtres-Saint-Germain-l’Auxerrois.

Le Times du 29 mai, confondant probablement deux faits distincts, parle de cette dernière exécution, et dit que le corps de Jules Vallès, tué avenue Victoria, a été porté rue des Prêtres. Mais les journaux du temps donnent des récits beaucoup plus précis. M. Maxime Ducamp s’est occupé de ce fait. Il a cru trouver l’occasion de montrer combien ces récits d’exécutions multiples étaient peu certains. Il a été rue des Prêtres le jour même où un faux Vallès y aurait péri. Personne, d’après M. Ducamp, n’avait entendu parler d’aucune exécution. L’auteur des Convulsions de Paris prétend que Vallès a rédigé de sa propre main le récit de sa mort imaginaire. Telle était la noirceur de ces membres de la Commune : ils se fusillaient eux-mêmes, et quand on racontait que l’armée de Versailles les massacrait, c’était une calomnie glissée par eux dans les journaux conservateurs.

On peut juger par cet exemple de l’exactitude historique de M. Maxime Ducamp. Nous savons le nom du faux