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M. Sicre esquive ce détail dans son rapport. Il laisse entendre que M. Laveaucoupet aurait fixé le lieu d’exécution. Mais M. Maxime Ducamp, tout en brouillant un peu les lieux, confirme sur ce point le récit du témoin oculaire qui a renseigné le Tricolore. Il constate que la foule criait : « Il faut qu’on le promène ! Encore ! Encore ! Faites-lui faire le tour des buttes. »

Varlin fut conduit « près du mur du jardin où furent, assassinés, le 18 mars, les généraux Lecomte et Clément Thomas » (rapport de M. Sicre). Son courage ne s’est pas démenti un seul instant. « L’adjudant sous-officier, dit M. Ducamp, eut la sottise de lui faire une courte allocution. » Deux soldats s’approchent, veulent tirer à bout portant, leurs fusils ratent. Deux autres tirent… et c’est alors seulement que finit la longue agonie de Varlin.

« Il est mort, nous écrit l’ancien caporal que j’ai déjà cité, après avoir essuyé plusieurs coups de feu en criant : Vive la Commune ! vive la République ! Et enfin, faisant un dernier effort entre le deuxième et le troisième coup de feu, il se releva en essayant de crier encore une fois : Vive la Commune ! »

La foule battait des mains.

On trouva sur le cadavre, d’après le lieutenant Sicre, 284 fr. 15 c., un canif, une montre en argent et la carte de visite de Tridon.

J’extrais de la plaidoirie de M. Engelhard, dans le procès dont j’ai parlé (compte rendu de la Lanterne), le passage suivant :

« Enfin, le rapport du lieutenant Sicre dit que, sur le cadavre, il a été trouvé une montre en argent. Cette montre peut fournir la preuve de l’identité de l’homme fusillé, car elle portait une inscription à l’intérieur de la cuvette. Elle avait été offerte à Varlin par ses cama-